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2022, une année de la jeunesse palpitante


23 Nov 2022
2022, une année de la jeunesse palpitante

En compagnie de Valérie Drezet-Humez, cheffe de la Représentation en France de la Commission européenne, Europavox dresse le bilan de cette année européenne de la jeunesse qui a ouvert de nombreuses perspectives prometteuses.

Valérie DREZET-HUMEZ

L’année européenne de la jeunesse touche bientôt à sa fin. Qu’en retenez-vous ?

Valérie Drezet-Humez – Dans l’ensemble des Etats membres, plus de 8500 activités ont été organisées et ont touché un public assez large et varié, car la jeunesse n’est pas monolithe. On a pu donner la parole aux jeunes de manière interactive et créative, par le biais de plateformes pour qu’ils puissent exprimer leurs souhaits et leurs espoirs, et entrer en dialogue avec des commissaires européens. A notre niveau local, la Représentation en France de la Commission européenne est allée sur le terrain dans les écoles, lycées et universités, mais aussi sur des festivals de musique, notamment Rock en Seine ou le festival Europavox, dans l’idée de rapprocher l’Union européenne des envies réelles de la jeunesse. C’est donc un bilan rempli d’optimisme, tout en gardant à l’esprit que tout cela ne doit pas s’arrêter au 31 décembre – les projets innovants qui ont été lancés ne demandent qu’à continuer. L’Europe est un projet vivant qui ne peut pas se développer si les jeunes ne s’en s’emparent pas. Pour moi, cette année a donc été un tremplin qui ne doit pas se conclure au bout de ces 365 jours.

Qu’avez-vous constaté sur ces stands NextGenerationEU que vous avez tenus sur différents festivals de musique ?

Qu’ils venaient nous voir ! Cette envie de découvrir est déjà une chose importante, qui prouve une ouverture d’esprit formidable. Quand on vient assister à des concerts, s’arrêter pour vivre un moment moins musical ne va pas de soi. On leur a proposé par exemple des quiz et une expérience de réalité virtuelle sur les institutions et on a senti une vraie volonté d’apprendre, d’échanger aussi, avec beaucoup de bienveillance. A Rock en Seine, de nombreux Britanniques sont venus à notre rencontre pour parler de leur regret de ne plus faire partie de l’Europe. Je n’avais pas du tout prévu ça. Pour les autres visiteurs européens qui étaient à côté de nous et qui entendaient ces conversations, c’était l’occasion de réfléchir ensemble sur ce qu’on a au sein de l’Europe et ce qu’on risque de perdre en la quittant. Cette envie de discuter, cette volonté d’engagement et de compréhension me semblent très encourageantes quant aux réflexes citoyens des jeunes.

Cette campagne a mis en avant un avenir plus écologique, plus inclusif et plus numérique…

Ce sont des priorités de l’Union européenne de manière globale. Ces thématiques résonnent particulièrement chez les jeunes, notamment le pacte vert, l’engagement pour le climat, ou la transition numérique. De plus, elles ouvrent sur l’idée de l’entrée dans le marché du travail. J’évoquais l’importance de faire durer notre appel à la jeunesse : il faut rappeler que 2023 sera justement l’année européenne des compétences et que l’intégration dans le milieu professionnel est un enjeu majeur pour les jeunes. Tous ces objectifs européens ambitieux sont cruciaux à la fois pour notre planète et pour la préservation d’une Europe qui permet la prospérité, l’égalité sociale et le développement de chacun. Nous avons voulu que les jeunes en soient acteurs et voient par eux-mêmes quels rôles ils pourraient tenir pour participer à la réalisation de ces objectifs.

Ces jeunes qui s’investissent dans le projet européen viennent-ils uniquement d’un milieu où ces valeurs leur ont été transmises par leur famille ou leur parcours scolaire ?

Pas uniquement. Certains ont été beaucoup moins exposés à l’UE et s’engagent rapidement malgré cela. Je l’ai vu par exemple dans des centres de formation des apprentis : des jeunes partent en mobilité pendant trois semaines dans un autre pays de l’UE et, après avoir été confrontés à une autre culture et une autre langue sur un court laps de temps, ils reviennent avec un nouveau regard sur leur rôle. J’ai trouvé ça fantastique, très puissant même, de voir la mobilité européenne comme solution pour redéfinir un avenir, étendre le champ de réflexion sur ce que l’on peut faire sans aucune barrière. L’ensemble de la jeunesse, quel que ce soit son background social ou géographique, s’implique dans toute sa diversité et c’est un grand message d’espoir. La mobilité est liée à l’ouverture sur les autres. Aller voir ailleurs peut nous donner un nouveau compas, nous sortir de nos habitudes, nous faire relativiser. Je crois que c’est utile, dans ce monde complexe et bousculé, d’avoir des éléments de comparaison. Pour faire vivre une démocratie comme l’UE, c’est important d’avoir cette connaissance et cette ouverture. Au-delà de la barrière de la langue, on peut se comprendre, se retrouver sur certaines valeurs, ou simplement partager un moment ensemble autour d’un plat local ou d’une musique locale – je trouve que c’est très parlant car cela ancre le projet européen dans la vie de chacun et cela s’imprime dans le cœur et l’esprit des gens de façon durable.

La Représentation en France de la Commission européenne soutient notre nouveau projet Europavox Campus, le premier tremplin musical européen en collaboration avec quatre universités de l’UE, qui met en avant la mobilité étudiante européenne. Que pensez-vous de cette idée de fédérer des étudiants européens de différentes spécialités autour d’un même projet culturel collectif ?

Tout d’abord, c’est essentiel de rassembler des jeunes de différents pays et de différents milieux autour d’un projet commun pour découvrir les autres et enrichir sa propre expérience au contact d’autres visions. Je trouve que la culture est une belle passerelle, un levier très fort pour créer un sentiment d’appartenance. On a besoin, bien sûr, d’une réflexion commune sur ce qu’apporte l’Europe, mais je crois que ce projet va aussi participer au fait de ressentir cette appartenance européenne et ce vivre-ensemble. La musique adoucit les cœurs, mais c’est également un élément fédérateur et un biais très intéressant pour que chacun, peut-être sans s’en rendre compte, mesure la vivacité du projet européen par sa culture, par le rapprochement, par le fait de créer ensemble. On attend beaucoup de ce projet qui nous a séduits.

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