Des paroles pleines de revendications, un activisme marqué et une présence solo mais puissante, Swane Vieira de Clermont-Ferrand a su capter le jury et empocher sa place au sein de la finale européenne d’Europavox Campus qui se tiendra le 26 avril prochain. Il serait dommage de rater les morceaux provenant de son prochain EP Theory Marry Me ? que l’artiste jouera pour la première fois à l’évènement. La finale se tenant à Clermont-Ferrand, sa ville de vie et d’inspiration, Swane nous conseille au mieux sur quoi y faire, voir, manger ou regarder… en attendant sa performance à domicile.
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La bibliothèque
Quel livre pourrais-tu lire cent fois ?
Fiévreuse Plébeienne de Elodie Petit. Je pourrais lire des extraits de ce livre chaque matin comme un booster d’énergie gouine et en colère.
C’est un livre qui se lit à voix haute en manifestation, seul·e ou à plusieurs en érotique, en poésie. Un manifeste TPG (queer) saphique qui bouleverse le quotidien et renverse les icônes avec sa langue.
Y a-t-il un livre que tu as découvert pendant tes études et qui a eu un impact sur ta vie ?
Il y en a énormément ! Beaucoup ont renversé les normes auxquelles je pensais devoir répondre. Les livres sont d’ailleurs devenus un endroit majeur de mon travail plastique et musical. J’aime citer des auteurices, j’aime leur écriture, et j’aime la liberté qu’on y trouve. Je pense à la première fois où j’ai lu (enfin) King-Kong Théorie de Virginie Despentes. Il était sorti depuis longtemps, il était déjà dépassé à certains endroits. Mais il m’a permis de comprendre qu’on pouvait écrire en sortant du politiquement correct et des cases dans lesquelles on nous avait admises d’emblée. J’ai eu la même sensation quelque temps plus tard en découvrant Devenir Chienne de Itziar Ziga (avec une préface de Virginie Despentes d’ailleurs, elle n’est jamais bien loin).
La liste de lecture : (évidemment, ceux cités au dessus, mais aussi ) :
Sortir de l’hétérosexualité – Juliet Drouar
Play Boy / Love me Tender – Constance Debré
Les enragé-es – Valérie Bah
Le conflit n’est pas une agression – Sarah Schulman
Viendra le temps du feu – Wendy Delorme
Cosmétique du chaos – Espedite
Les Guerrières – Monique Wittig
La Petite Dernière – Fatima DAAS
La cantine
Quel est ton plat préféré ?
C’est assez difficile de donner une seule chose qu’on aime, mais de manière générale, j’aime les plats simples et confortables. Rien de meilleur qu’un bol de coquillettes au beurre pour se réconforter.
Pourrais-tu nous présenter un plat traditionnel de ton pays ?
J’ai grandi avec la cuisine méditerranéenne, et surtout avec la daube provençale, un plat mariné avec de la viande (chez moi souvent du boeuf) et du vin. C’est une recette qui fait partie de la liste réconfortante, et bonne nouvelle, il y a pleins d’alternatives végétariennes délicieuses !
As-tu une recette facile et bon marché à recommander aux étudiant.e.s?
Je vais rester du côté du Sud avec la pissaladière : une base de pâte à pizza, des oignons caramélisés, et une petite salade à côté. Vous pouvez aussi faire une version pizza maison si vous n’aimez pas les oignons, en les remplaçants par une base de sauce tomate, quelques tranches de mozzarella, et des herbes de Provence !
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Le cinéma
Ton film préféré de tous les temps?
J’avoue ne pas être spécialiste de cinéma, mais il y a certains films qui m’ont vraiment fait quelque chose, en particulier les documentaires Black Fish et The Cove qui ont allumé et réveillé un vrai besoin de me documenter sur les cétacés (et plus largement la situation écologique des océans). Ils ont plus de dix ans, et restent pour autant plus que d’actualité.
Quel film de ton pays faut-il absolument découvrir ?
Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma, un drame romantique hyper important et nécessaire. Enfin un film saphique réalisé par une personne concernée, loin du male-gaze objectivant nos relations, nos corps et nos luttes.
Quel film représente le mieux les années étudiantes ?
Je crois que je ne connais pas de film qui représente vraiment les années étudiantes. En tout cas, pas les miennes. Il suffit de taper « film années étudiantes » sur internet pour ne tomber que sur des films complètement hétéro-normés, remplis de sexisme pour beaucoup, et voulant aborder le sujet du « sexe » que je ne vois que très rarement consenti.
J’aurais aimé être accompagnéx par des films d’adolescent·e·s, puis étudiant·e·s tpg/queer. J’aurais aussi aimé m’accompagner et me construire avec des images qui ne romantisent pas la violence, et qui normalisent enfin le consentement comme la base de toutes relations (qu’elles soient sexuelles, romantiques, amicales, ou non).
Alors j’espère que des films comme ceux de Céline Sciamma ou Alexis Langlois seront de plus en plus nombreux, de plus en plus accessibles, et de plus en plus visibilisés pour que, dans quelques années, il ne soit pas si difficile de répondre à cette question.
Autour du campus
Où aller manger ou boire un verre à Clermont-Ferrand ?
La Grange Africaine fait vraiment des plats délicieux et des cocktails pas très chers et super bons aussi. Pour les moments à petits budgets, les Gozlemes (à moins de 5 min) c’est une valeur sûre !
Quel est le site culturel phare à visiter à Clermont-Ferrand ?
La Tôlerie ! En ce moment il y a la superbe expo Ring my Bell : il pleut, la maison brûle et le téléphone sonne avec les pièces de Valentine Gardiennet et Arslane Smirnov des Ateliers Wonder.
Comment décrirais-tu ta ville ?
Clermont-Ferrand est une ville accessible, qui se développe constamment (notamment sur les scènes artistiques et musicales), et il y a de nombreux évènements (show / drag-show) accessibles pour les personnes les plus précaires, à prix libre !
Et ton université ?
Je suis en école d’art et c’est un espace d’étude qui me donne accès à du temps, pour développer, déployer, et déconstruire des connaissances et des normes. Je peux y expérimenter des formes plastiques, mais aussi sonores, jusqu’à musicales. C’est aussi pour moi un important espace de rencontres, de discussions, et de luttes. Un espace dans lequel je cherche à militer par les formes.
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